En eaux rapides, les mouches sèches sont mal menées dans les courants. Si certaines, fabriquées avec de la mousse, sont insubmersibles, les autres nécessitent un graissage de qualité.
Les graisses, quelles qu'elles soient, collent les poils et les plumes.
Les plumes, particulièrement, perdent cette liberté de mouvement qui donne, probablement, un semblant de vie aux mouches quand un petit souffle de vent les anime. Il sera pourtant impossible de s'en passer en eaux vives.
C'est d'autant plus vrai, si comme moi, vous évitez au maximum les faux-lancers.
Je ne connais pas tous les produits existants. Néanmoins, de tous ceux que j'ai essayés: bombe de silicone, graisse de cul de canard, mélange paraffine/essence à briquet, graisse à traire, etc., le mucilin est le plus pratique et, certainement, le plus efficace.
D'une part, il est à l'état solide. Par conséquent, il ne coule pas partout dès qu'on l'ouvre.
D'autre part, le format est très pratique. J'ai collé un velcro au dos de la boîte que je scratche sur la sangle ventrale de mon sac à dos. Je l'ai ainsi en permanence à disposition immédiatement.
Muni d'une petite cordelette, qui m'assure de ne jamais le perdre, je peux aussi glisser le mucilin dans la poche de mon pantalon pour le réchauffer lorsqu'il fait froid.
Je me sers aussi du mucilin pour graisser ma soie synthétique. Je le fais systématiquement avant chaque séance de pêche, mais je graisse aussi l'extrémité de la soie et la queue de rat après le graissage d'une mouche.
Il y a une différence de composition entre les deux: l'un est à base de paraffine (le rouge), l'autre à base de silicone (le vert). Toutefois, en ce qui concerne les graissages de mouches, c'est bien le mucilin rouge que j'utilise. En effet, le mucilin vert colle les hackles entre eux et, qui plus est, ne tient pas très longtemps sur la mouche.
Si vous deviez étanchéifier une barque pour aller sur l'Océan, vous vous assureriez de ne pas avoir oublié le moindre centimètre carré de la coque!
Le risque n'est pas le même, mais si vous êtes sûr que votre mouche flotte correctement, il faudra s'assurer que chaque millimètre carré soit recouvert de graisse.
Il faut évidemment graisser sa mouche avant le premier lancer. Sinon, on emprisonne de l'eau dans la graisse ce qui n'est pas l'objectif.
De plus, la durée de graissage doit être au minimum d'une minute, montre en main!
C'est pour cette raison que j'ai choisi une montre avec une trotteuse qui permet de m'assurer que je ne vais pas plus vite que la musique!
En effet, c'est le temps nécessaire pour bien recouvrir tous les hackles, sans exception, mais aussi, la soie de montage, si comme moi vous la vernissez pas.. C'est essentiel! Une mouche bien graissée, peut pêcher longtemps, même en eaux rapides.
Quand elle finit par flotter difficilement, on peut prolonger sa flottaison avec un ou deux faux-lancers, mais c'est souvent le moment de sortir une nouvelle mouche de son Speed-Rig .
L'Angleterre, quelle meilleure référence pour la pêche à la mouche, non?
Sauf, qu'un de mes mucilins, dont l'étiquette superposée n'avait pas supporté la rudesse montagnarde, s'est avéré être en fait un "Jenzi" made in Germany!
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